pourquoi aimer courir 6h,100kms,24h ?

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Compte-rendu grand raid du Morbihan 2010

       J'ai écris cet article pour l'Ultramarathonien,revue de l'UMF.Sur cette revue,vous trouverez un nombre important de compte-rendus de course longue distance,vous pouvez y consulter une fois par an tous les bilans français et mondiaux des courses de 6 heures,24 heures et autres 100kms.Pour plus de renseignements consultez le site : ultramarathonfrance.free.fr  

 

                    MORBIHAN : EN ZODIAC SUR LE GOLFE 25/26/28 juin -

     540 concurrents dans le Grand Raid (177 km), 820 dans le Raid (86 km), 585 dans le Trail (56 km), cela fait 1945 participants individuels auxquels il faut ajouter les relayeurs. Dans le Grand Raid, victoire sur le tapis vert de Christian Efflam, déjà auteur de 3 places de second, et une fois encore de la V2 Martine Brishoual. Huit V2M figurent dans les 10 premiers, signe que l'épreuve exige de belles qualités d'endurance.

     Je courait l'épreuve pour la 3ème fois. « Fin décembre 2009, en consultant le calendrier 2010 de l'Ultra Marathonien, je m'aperçois que le dernier week-end du mois de Juin sera en période de pleine lune. Pour moi qui suis un peu limite côté visuel, c'est une bonne année pour m'inscrire au Raid du Golfe du Morbihan. J'arrive le vendredi après-midi sur l'aire de départ de la course qui, cette année, se situe sur le port de Vannes. Eh oui, c'est une première, on ne part plus de Locmariaquer pour arriver à Port-Navalo, mais nous ferons le trajet Vannes-Vannes en empruntant un zodiac pour traverser la mer à l'entrée du golfe, une petite touche d'originalité de plus dans cette épreuve pittoresque (cf. n° 48 de la revue).

      18h00 - J'ai retiré mon dossard et confié un sac avec une tenue de rechange aux organisateurs qui le déposeront au ravitaillement de Locmariaquer à la mi-course. 539 raiders se retrouvent donc prêts à affronter un tour de golfe avec en tête la préoccupation de lutter contre l'ennemi numéro un du week-end : la chaleur (jusqu'à 30°).

      19h00 - On y va (ci-dessus, photo Ouest - France). J'ai décidé de partir dans le fond du peloton pour ne pas me retrouver seul dans la nuit. Je passe les deux premières heures avec un collègue de mon club de Saint-Junien qui tente là sa première distance au-delà des 100 km. 

      21h00 - Premier ravito, un peu de cohue. Normal, le paquet n'est pas encore disloqué. Je repars tranquille, je trottine cool en attendant que la nuit tombe.

      22h20 - Deuxième ravito. Je m'équipe de ma lampe pour la nuit mais je ne prends pas de tenue longue car il fait encore chaud. A ce moment je commets ma première erreur, c'est-à-dire que je mets le souk dans mon sac et je perds un peu de temps lors du contrôle d'équipement obligatoire qui se trouve quelques encablures plus loin.

      01h00 - Sarzeau, premier gros ravito. Je décide de poser le sac et de faire une vraie pause repas. Je repars serein d'une petite allure tranquille, tout est OK.

      03h00 - Ce doit être l'heure où je prends conscience de ma deuxième erreur. J'ai pris deux jeux de piles rechargeables et la première est vide. Je ne rigole plus du tout car à ce rythme je n'aurai plus de lumière si je dois attaquer une seconde nuit dehors. Je baisse un peu l'intensité de ma lampe en suivant d'autres coureurs. J'arrive quand même à m'égarer une fois (merci à celui qui m'a rappelé sinon je partais me perdre dans la nature bretonne).

      05h00 - J'éteins ma lampe, je me prend une racine et la gamelle qui va avec. Bon, pas de bobo. Le jour se lève, je vois le balisage. L'objectif est maintenant d'arriver à Vannes ce soir avant la nuit.

      06h43 - Moment crucial de la course, l'embarquement, bien géré par l'organisation : 12' de zodiac en sautant sur les vagues, alors que je viens de boire un peu trop de coca. Ma troisième erreur, la prochaine fois je ferai un vrai ravito après et non pas avant la traversée.

      07h15 - Mi-course, je décide de ne pas me changer donc d'ignorer mon sac de rechange. Vu la chaleur qui s'annonce, je veux avancer un max le matin.

      10h40 - Le Bono. On m'annonce que je suis dans les 30 premiers. J'étais dans les 70èmes à la tombée de la nuit et je n'ai pas doublé beaucoup de monde, il a dû y avoir du dégât devant : départs trop rapides pour certains, sous la chaleur ça s'est payé comptant, même pour les meilleurs.

      12h30 - Le moment dur est arrivé. Je marche plus souvent que je ne cours. A ce moment je rejoins J-Michel Serisier, organisateur des 100 km du Loire Béconnais où j'ai été l'an dernier. Nous faisons un peu route ensemble.

      13h50 - Larmor-Baden. Dernier gros ravito. J'ai la chance d'être seul au moment où j'y arrive, si bien que j'ai 5 personnes pour s'occuper de moi.

      14h30 - Je repars enfin de Larmor-Baden. Arrêt un peu long, mais je n'avais plus de jambes à ce moment là. Mais bon, il me reste 8 heures de jour pour finir les 43 km qui restent. Je dois le faire car, pendant ma pause, j'ai essayé ma lampe qui ne donne presque plus rien, donc cette fois plus de temps à perdre, on avance.

      18h20 - Arradon. Plus qu'une vingtaine de bornes, la forme est relativement revenue, je suis confiant.

      20h15 - Aux 24h de Villennes, j'avais accéléré dans la dernière heure pour voir si ça pouvait passer à Vannes ; ça avait bien fonctionné, alors je pousse à 10/11km/h. Je rejoins Jacques Gaymay à 10 km de l'arrivée. Dix bornes, c'est bon, ça va passer pour les UMF que j'ai rencontrés.

      21h23 - Mission accomplie, 26h11'35". 18ème, 5h de mieux qu'en 2007 et pas de deuxième nuit dehors, ouf ! Les autres UMF se classent bien aussi (voir tableau de résultats). Mon collègue de club arrive en 36 heures.

      La chaleur a fait des ravages : sur 539 partants, 261 arrivent, soit 48,5% de finisseurs seulement. Donc une course à ne pas prendre à la légère. D'autant que 13 concurrents ont subi des pénalités, c'est-à-dire qu'ils ont loupé un ou deux contrôles. On n'en parle presque pas lorsque ce sont des anonymes du peloton, mais cette fois le premier Jean-François Harruis, largement en tête, se retrouve second suite à une pénalité de trois heures.

      Je salue l'organisation, quasi-parfaite pour une épreuve de cette envergure, ainsi que la prestation du speaker Daniel Robin qui a mis ses cordes vocales à aussi rude épreuve que les gambettes des coureurs ». D.D



26/08/2010
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